En septembre 2020, la CFTC Agri constate un développement de la vente en circuit courts, à la suite de remontées terrains. Elle souhaite étudier le marché des circuits courts, comprendre et mesurer l’impact et le potentiel de développement de l’emploi et de la formation à travers les activités de transformation à la ferme et de vente directe, sous le double angle de vue (agriculteurs-employeurs et salariés agricoles).
CFTC agri missionne alors Datagri pour réaliser une étude ad’hoc.
Comprendre les circuits courts
Pour cette étude, j’ai mis en pratique la méthodologie complète d’études (phase qualitative et phase quantitative) que nous avons vue précédemment dans l’article d’Hélène Lafage.
L’étude est réalisée de septembre 2020 à juillet 2021. Elle intègre 16 entretiens individuels (auprès de 13 employeurs et 3 salariés) et 490 questionnaires quantitatifs administrés par téléphone (442 employeurs et 48 salariés). La démarche méthodologique a été définie de façon à garantir une représentativité suffisante des différentes filières agricoles et des principaux bassins régionaux.
Ce projet a permis de mettre en lumière certaines tendances et de confirmer/infirmer les ressentis de la CFTC Agri.
L'emploi dans le secteur les circuits courts
- 91% affirment que les activités de vente directe et de transformation sont génératrices d’emploi
- Ils sont 93% à employer des salariés permanents (7% emploient plutôt des salariés temporaires/saisonniers pour les aider au moment des pics de production).
- Pour recruter leurs salariés permanents, 63% des répondants privilégient la méthode du bouche à oreille.
Circuits courts et formation
51% des agriculteurs employeurs ont déjà participé à une formation dans le cadre des activités de commercialisation et/ou de transformation de leurs productions (formations réalisées au cours du cursus scolaire, au démarrage de l’activité et/ou tout au long de la carrière des exploitants)
Les trois principales thématiques abordées dans le cadre de formations sont:
- Les règles RHS (Réglementation, Hygiène et Sanitaire)
- Les techniques commerciales et/ou marketing
- Les méthodes pour transformer les produits
Seuls 37% des agriculteurs-employeurs ont déjà demandé à leur(s) salarié(s) de participer à des formations (à l’extérieur).
Les besoins des salariés ne sont pas si éloignés de ceux de leurs employeurs, ils aimeraient notamment développer des compétences en comptabilité (30%), en techniques commerciales (30%) et sur les méthodes et techniques de transformation des produits (28%).
Un secteur en pleine croissance
Il semblerait que le secteur des activités de transformation et vente en circuits courts (et en vente directe) des productions se porte bien. Pérennité et croissance sont à vrai dire les maitres mots.
Néanmoins, derrière ces activités se cachent un certain nombre de missions (la fabrication, la vente, la préparation des marchés, le démarchage, la relation client, la gestion des stocks, la logistique…), pour certaines assez consommatrices de temps. Pour les soutenir, les agriculteurs-employeurs n’ont plus que jamais besoin de main d’œuvre salariale (permanents et/ou temporaires, selon les productions réalisées).
Pour rebondir sur les besoins en formation des salariés, nous avons perçu un certain écart entre les besoins perçus par les agriculteurs-employeurs pour les salariés et les besoins réels et sérieux de ces derniers. Une meilleure écoute, de la proximité et des relations employeurs-salariés constructives pourraient se révéler être de véritables atouts.
En résumé...
L’étude a mis en lumière plusieurs éléments :
- Un secteur qui génère de l’emploi, en pleine croissance
- Un nécessité de se former tant pour les salariés que pour les employeurs, notamment sur des tâches transverses et éloignées de leur production (techniques commerciales, comptabilité…)
